Quand on arrive à Agadir, on pense tout de suite à la plage, aux hôtels tout confort, au soleil qui tape fort… Mais il y a aussi un endroit perché là-haut, qui domine tout ça du regard. La Kasbah Agadir Oufella, c’est un peu la gardienne silencieuse de la ville. Un bout d’histoire, un panorama à tomber, et une ambiance qui sent bon le Maroc d’antan.
La Kasbah d’Agadir Oufella a été construite au 16e siècle, sous le règne de Mohamed Ech-Cheikh, un sultan de la dynastie saadienne. À l’époque, le Maroc était une terre de convoitise, un carrefour commercial et stratégique entre l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le monde arabe. Il fallait donc protéger la côte des incursions portugaises, qui s’étaient déjà emparés d’Agadir un peu plus tôt au 16e siècle. La forteresse, perchée à 236 mètres d’altitude, servait de poste de surveillance militaire, mais aussi de point de défense contre les envahisseurs.
Au fil des siècles, la Kasbah a connu plusieurs périodes : les sultans l’ont renforcée, les commerçants l’ont fréquentée, et les populations locales y ont vécu dans une petite médina adossée à ses remparts. Les bâtiments d’origine ont vu défiler caravanes, soldats, marins, et même des échanges diplomatiques avec des puissances européennes. Puis, avec la colonisation française au début du 20e siècle, l’endroit a lentement perdu de son importance stratégique.
Mais le vrai tournant, tragique celui-là, arrive le 29 février 1960. Un séisme dévastateur frappe Agadir en pleine nuit. En quelques secondes, la ville s’effondre, emportant des milliers de vies. La Kasbah, elle aussi, est gravement touchée. Les murs s’écroulent, les habitations sont détruites. Elle devient un symbole du drame, un témoin silencieux du passé.
Heureusement, depuis quelques années, des travaux de restauration sont en cours. On reconstruit avec délicatesse, en respectant l’architecture traditionnelle. La Kasbah retrouve peu à peu son allure d’antan, sans maquillage excessif. On sent encore les pierres d’origine, on voit les cicatrices, les fissures qui racontent. Un peu comme un vieux livre qu’on aurait feuilleté mille fois, et qu’on ne se lasse pas de relire.
Une fois arrivé tout en haut de la colline, le souffle un peu court à cause de la montée ou de la vue, on comprend vite pourquoi la Kasbah Agadir Oufella fait partie des lieux les plus incontournables d’Agadir.
Ce sont eux qui vous accueillent dès l’entrée. Hauts, solides, un peu usés par le temps, les remparts ont fière allure, et il est possible de les longer tranquillement et admirer la manière dont ils entourent toute la colline. Par endroits, on voit les marques du tremblement de terre de 1960, mais c’est aussi ce qui rend le lieu vivant, authentique. On est loin du décor refait à neuf. Ici, les pierres ont quelque chose à raconter. Du haut des remparts, vous pourrez aussi observer la marina d'Agadir.
C’est la grande attraction du site. Depuis le sommet, la vue sur Agadir est spectaculaire. On voit toute la ville, la plage qui s’étire en arc, le port avec ses bateaux, les montagnes à l’horizon. Par temps clair, on pourrait presque dessiner la côte à main levée. Le moment préféré des visiteurs reste le coucher de soleil, où devient doré, calme, presque magique.
En contrebas, sur la colline elle-même, trônent trois mots géants en arabe : Dieu, la Patrie, le Roi. Ils sont visibles depuis la ville entière et font partie du décor d’Agadir. En vrai, ces lettres sont énormes. On peut les voir de plus près depuis certains sentiers autour de la Kasbah, pour ceux qui aiment marcher un peu. C’est aussi un bon repère visuel, et un symbole fort.
Avant le tremblement de terre, il y avait une vraie vie ici. Une petite ville à l’intérieur des murs, avec ses maisons, ses ruelles, sa mosquée. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines... mais elles ont du charme ! On peut se balader entre les fondations, deviner les pièces, imaginer les familles qui vivaient là. C’est calme, un peu émouvant, et parfait pour les amateurs de lieux chargés d’histoire.
Ne soyez pas étonné si un dromadaire se glisse dans votre photo ou si une chèvre passe devant vous l’air de rien. Des habitants montent parfois avec leurs animaux, surtout pour amuser les visiteurs. On croise aussi quelques vendeurs qui proposent des souvenirs, des bracelets, des boissons fraîches ou même un petit thé.
Tarifs et accès : Bonne nouvelle, l’entrée est gratuite. Aucun billet à réserver, vous pouvez y aller quand vous voulez, le site est ouvert tous les jours. Depuis le centre d’Agadir, comptez environ 10 à 15 minutes en voiture. Il suffit de suivre la direction « Kasbah » ou « Agadir Oufella » : la route grimpe un peu, mais elle est facile d’accès. Une fois en haut, un parking gratuit est disponible juste avant l’entrée du site. En haute saison, le parking peut être vite plein, donc mieux vaut arriver en matinée ou en fin d’après-midi.
Sécurité et enfants : C’est un lieu adapté aux familles, mais certaines zones restent non sécurisées. Il y a des escaliers irréguliers, des endroits sans garde-corps, et quelques pierres qui traînent. Si vous venez avec des enfants, gardez-les bien à l’œil.
Accessibilité : Le terrain est pentu et inégal, donc pas l’idéal pour les poussettes ou les personnes à mobilité réduite. Mieux vaut prévoir un porte-bébé si vous venez avec un tout-petit. Les chemins en terre battue peuvent aussi devenir glissants après la pluie.
Équipement conseillé : Pas besoin de venir équipé comme pour une randonnée dans l’Atlas, mais tout de même, pensez à prendre :
De bonnes chaussures (pas de tongs)
Une bouteille d’eau, surtout en été
Un chapeau ou une casquette
De la crème solaire
Informations sur place : Il n’y a pas de visite guidée officielle, mais quelques panneaux explicatifs vous donnent des infos sur l’histoire de la Kasbah. Pour le reste, vous pouvez compter sur les vendeurs locaux, qui proposent souvent une version personnalisée de l’histoire du lieu.
Attention, il n'y a pas de toilettes sur place ni de buvette fixe, mais vous trouverez des vendeurs ambulants.
La visite de la Kasbah Agadir Oufella ne prend pas plus d’une heure, ce qui vous laisse largement le temps de découvrir les autres trésors d’Agadir et de ses environs. Voici quelques idées pour compléter votre journée ou organiser le reste de votre séjour.
La plage d’Agadir : Longue, large, et parfaite pour les familles. Que ce soit pour se baigner, jouer dans le sable ou juste lézarder au soleil, la plage est l’une des plus agréables du pays. Il y a aussi de quoi faire côté restaurants et cafés en bord de mer.
La promenade de la corniche : Idéale pour flâner en fin de journée. On trouve sur la corniche des boutiques, des glaciers, des artistes de rue, et une ambiance très détendue. Parfaite pour une balade en famille ou une pause au coucher du soleil.
Le souk El Had : Un marché couvert immense, animé, coloré, et typique. On y trouve tout : épices, vêtements, artisanat, fruits, souvenirs… C’est aussi un bon endroit pour tester ses talents de négociateur.
Le musée du patrimoine amazigh : Un petit musée en plein centre-ville qui permet de mieux comprendre la culture berbère, avec des objets traditionnels, bijoux, habits et outils. Intéressant et bien présenté.
Le Jardin de Olhão : Un parc calme et ombragé, parfait pour une pause nature. Il rend hommage à la ville portugaise jumelée avec Agadir. Il y a aussi un petit musée, des fontaines et quelques sculptures à découvrir en se promenant.
La Vallée du Paradis : À environ 40 minutes en voiture, c’est un vrai bol de nature. Palmiers, piscines naturelles, cascades (en saison), sentiers de randonnée. On comprend vite pourquoi ce lieu porte ce nom.
À noter : si vous avez visité l’ancienne médina de Fès ou les kasbahs de Ouarzazate, celle d’Agadir vous paraîtra plus modeste. Mais son charme, c’est justement sa simplicité, son côté brut. Visiter la Kasbah Agadir Oufella, c’est découvrir un autre visage d’Agadir. Un lieu qui prend son temps, loin du bruit de la ville. C’est aussi une pause bienvenue, après une matinée à la plage ou avant une soirée en terrasse. Entre histoire, panorama et ambiance marocaine, ce site coche toutes les cases pour une sortie réussie.
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